Si TETRARCH s'est fait connaitre en 2018 avec son tout premier opus Freaks, le gang d'Atlanta à débuter quelques années auparavant plus précisément en 2008 grâce à la rencontre de Josh Fore (chant/guitare) et Diamond Rowe (guitare) alors tout deux adolescents ! S'en suivit très rapidement l'enregistrement de plusieurs Ep Pravda in the Summer en 2008, The Will to Fight en 2011, Relentless en 2013. Mais c'est avec Freaks que le combo se révèle au grand jour sur la scène internationale. Œuvrant dans un Metal Alternatif fortement influencé par SLIPKNOT qu'ils ont d'ailleurs repris avec "People = Shit», nos américains viennent de signer un contrat mondial avec Napalm Records juste avant la sortie de son deuxième album studio Unstable produit par Dave Otero (Cattle Decaptitation, Allegeon, Khemmis) qui avait déjà sévis sur leur premier album et les accompagne depuis un long moment. Le premier single de l’album, ‘I’m Not Right’, a connu un succès phénoménal à la fois dans la stratosphère Metal mais aussi au niveau de la radio grand public à travers tout le territoire US, le clip ayant recueilli 1,2 million de vues en seulement deux mois un exploit par les temps qui courent. Un véritable record qui leur a permis de s'imposer comme les leaders d'un Rock puissant, technique alliée à un groove incroyable et des refrains massifs destiné à vous envouté littéralement les neurones à une vitesse supersonique sans jamais vous lacher. Pour en savoir un peu plus sur cette nouvelle révélation d'outre atlantique Inspiration Metal à soumis à la question le guitariste et fondateur Josh Fore afin de découvrir l'itinéraire parfait d'une formation pas tout à fait comme les autres. Voyage au cœur du Metal US. Magnéto Josh c'est à toi !
Quel souvenir en gardes-tu de votre dernier concert avant la pandémie le 13 Octobre 2019 dans le cadre du Festival Great Stage Park aux côtés de Guns N’Roses, Deftones, Lamb of God, Gojira ?
Josh Fore. C’était un festival incroyable, on est très fier d’y avoir participé. Guns N’Roses est un des plus gros groupes de la planète, ils sont si importants. C’était vraiment agréable de pouvoir les voir derrière la scène et pouvoir voir leur show. On a passé un bon moment la foule était en délire, sautait, dansait. On a été les premiers à monter sur scène ce dimanche-là, c’était très tôt. Tu ne sais jamais ce qui peux arriver mais la foule était fantastique. Je ne sais pas quand les concerts vont pouvoir reprendre mais c’est définitivement un festival auquel j’aimerai encore participer.
Comment décrirais-tu le groupe sur scène pour tous ceux qui ne vous ont jamais vu en Live ?
Josh Fore. Je dirai que c’est de l’énergie avant tout que nous injectons dans nos shows. On associe la foule avec nous, on ne joue pas pour nous même mais pour chaque personne présente dans le public. On espère un retour de leur part.
Est-ce que tu apprécies la vie sur la route ?
Josh Fore. Oui c’est ce que je préfère. Être en studio, enregistrer un album c’est bien mais il n’y a rien qui peut remplacer un concert. J’aime être sur scène, m’amuser, chanter, jouer de la guitare, courir un peu partout c’est là que je trouve mon énergie. Si je devais choisir entre les deux ça serait définitivement la scène !
Qu’est-ce qu’un bon concert de TETRARCH ?
Josh Fore. Pour moi un bon concert n’est pas forcément techniquement parfait. On est humain, on fait tous des erreurs, c’est aussi ce qui fait que l’on est nous-même mais on y prend du plaisir. Chaque show n’est vraiment jamais le même. On aime transmettre notre énergie et rallier à notre cause les gens qui ne nous ont jamais vu auparavant, leur faire comprendre qui on est. Lors du set on aime sauter partout et emmener la foule avec nous pour qu’elle passe un bon moment. Pour moi c’est ça un bon concert. Ce n’est pas nécessairement le fait de jouer parfaitement, ce qui est important c’est comment la foule va réagir et si elle va passer un bon moment. C’est très important pour nous.
Comment s’est déroulé le processus de composition de Unstable ?
Josh Fore. Comparé à Freaks c’était un peu différent on était plus libre et plus en confiance lors de l’écriture de cet opus. Avant Freaks nous avons composé quelques Ep, on était jeune et plutôt branché METALLICA, MEGADETH. On voulait écrire des morceaux direct et très rapide, Heavy. Au fil du temps on a réalisé que l’on n’avait pas que ce genre d’influence, que l’on appréciait d’autres styles de musiques bien différentes. On a senti que l’on avait envie d’amener quelque chose de nouveau pour créer un autre son, notre son. Freak a été une première opportunité pour créer ce que nous aimons, c’était un début, une sorte de transition vers ce premier album. On a trouvé un son que l’on n’avait pas utilisé auparavant, on a aussi essayé de varier au niveau des styles vocaux. C’est un peu un album expérimental, on a essayé de nouvelles choses. C’est une évolution. Freak a posé les bases et on s’est servi des meilleures parties de Freaks pour aller beaucoup plus loin tous ensemble et ça a donné Unstable.
Pour les sessions d’enregistrement vous avez choisi de travaillé une nouvelle fois avec Dave Otero (Cattle Decapitation, Allegeon, Khemmis) qu’est ce qui a motivé ce choix ?
Josh Fore. Dave a mixé tous nos premier Ep. On avait enregistré tous ces morceaux dans différents studios et Dave s’est chargé du mixage. On a débuté avec lui en 2010, il a mixé nos quatre premiers titres. On a adoré la manière dont il a fait sonner nos morceaux, il nous a donné un gros son puissant et plein d’énergie. Quand est arrivé le moment d’enregistrer Freaks, on a cherché à savoir qui pourrait bien nous correspondre en tant que producteur. Et puis on s’est dit et si on retravaillait avec Dave, on aime le son qu’il nous a donné, c’est facile de travailler avec lui, on le connait depuis longtemps. C’était quelque part très naturel, on était dans un environnement d’enregistrement confortable, il n’y avait pas de problème d’égos ou d’autres choses comme ça. On savait qu’avec lui on pouvait créer quelque chose de plus massif on est donc revenu vers lui. Cette fois d’un point de vue créatif on était encore plus proche les unes des autres plus unis, on travaillait ensemble main dans la main. Tout s’est très bien passé, un grand projet pour un grand album. Ce qui est cool avec Dave c’est qu’il connait bien le Death Metal, il a travaillé avec beaucoup de formation qui officie dans ce style, très Heavy. Mais il a aussi de très bonnes oreilles pour les harmonies et les mélodies, il est très bon là-dedans. Ça a matché entre nous, il nous a apporté un côté très Heavy avec une dimension Pop basé sur de belles harmonies et de superbes mélodies.
Est que en tant que chanteur tu travailles sur une préparation particulière avant de rentrer en studio ?
Josh Fore. Oui, je pense que pour cet opus je suis arrivé dans une très bonne condition vocale bien meilleure que pour Freak. Pour Freaks cela a été beaucoup plus difficile, je n’étais pas sûr de moi, pas confiant, j’essayais de sonner et de chanter d’une manière que je n’avais jamais faites auparavant. J’étais très intimidé et ça m’a pris beaucoup de temps au niveau de prises en studio et pour les terminer. Pour Unstable c’était très différent, on a tourné pendant deux ans et demi. Avec tous ces concerts que l’on a donnés, j’ai beaucoup chanté et ça m’a permis de me sentir un peu plus fort. C’est dans cet état d’esprit que je suis arrivé en studio pour enregistrer les voix de Unstable. Je n’avais plus d’hésitations, je pouvais aussi chanter d’une manière plus complexe, je n’avais plus besoin de me cacher derrière des artifices, j’étais capable de le faire. C’est venu naturellement, j’étais beaucoup plus confiant. J’ai pu enregistrer mes voix beaucoup plus rapidement que sur Freak, en travaillant plus les harmonies. Mon expérience a fait que je ressentais mieux les morceaux, j’étais vraiment bien plus en confiance, je ne doutais plus, je n’étais plus nerveux.
Avez-vous écrit beaucoup de morceaux et fait une sélection pour l’album ?
Josh Fore. Oui, on a fait beaucoup de démos, de titres. On a beaucoup travaillé ensemble c’est comme ça que sont née les morceaux et on a abouti à ces dix titres qui se trouve sur Unstable. On a amélioré les morceaux pour les rendre plus fort. Finalement on avait 11 chansons mais il y en avait une que l’on ne trouvait pas aussi forte que les autres et donc on a décidé de la mettre de côté. C’est très difficile d’effectuer un choix pour déterminer quels sont les titres qui vont se retrouver sur l’opus. Parfois il y en a un qui te plait mais que les autres n’aiment pas forcément. Parfois il faut se battre pour un morceau que tu trouves vraiment bon et le défendre auprès des autres. Mais on doit tous se sentir en confiance par rapport aux chansons.
Qu’allez-vous faire du titre restant ?
Josh Fore. On va peut-être l’utiliser en bonus mais pour nous ce titre ne méritait pas de finir sur l’album car il n’était pas assez bon. Donc on ne sait pas si on va le sortir. On a tout un tas de riffs que l’on peut utiliser pour des titres, on a des mélodies, des voix. On a d’autres titres qui sont nouveaux, on continue à écrire, on verra ce que l’on ferra de ce morceau par la suite.
Est-ce qu’il a des morceaux qui ont été un défi vocal au niveau de l’enregistrement ?
Josh Fore. Oui il y a eu beaucoup de challenges à réaliser sur certaines parties vocales et sur plusieurs titres. Il y a des morceaux ou les voix sont très hautes au niveau des harmonies. J’ai dû me mettre en confiance et relever le défi. En studio tu chantes beaucoup et il faut essayer de garder une certaine fraicheur vocale et ne pas se cramer trop rapidement. Le gros défi c’est de ne pas être nerveux, il y a aussi un challenge physique, il faut résister à cette pression que tu te mets pour chanter le mieux possible et sonner du mieux possible. C’est la partie la plus difficile en studio, être capable de se sentir libre, ne pas être perturbé et pouvoir se concentrer au mieux. Mais j’ai pris du plaisir sur la plupart des titres que j’ai enregistré en studio.
Il y a beaucoup de mélodies très accrocheuses sur ces dix titres, chaque refrain est facilement mémorisable, était-ce votre objectif ?
Josh Fore. Oui absolument. On est une formation au croisé des chemins musicalement parlant. On est très Heavy, il y a des titres très Metal sur cet opus et nos fans peuvent s’y retrouver. Mais on a aussi grandi avec des combos qui avaient des chansons aux refrains très catchy avec des voix et des guitares qui étaient très facilement mémorisable. Il y a des chansons très catchy sur cet opus avec des refrains très fort. On aime que nos fans puissent mémoriser immédiatement nos titres même s’ils viennent de les découvrir et qu’ils puissent le garder en tête lorsqu’ils se balade. Il faut qu’il y ait quelque chose dans le morceau, on veut des refrains identifiable et attrayant pour que les gens s’en souviennent et les gardent en eux. Mais on est aussi très Heavy et technique sur certains morceaux. On écrit des chansons que l’on apprécie et qu’on a envie d’écouter. C’est ce qui est excitant et on veut que ce soit pareil pour les gens qui nous écoutent.
Les textes ont l’air d’être très important pour vous comme sur votre single « I’m Not Right » ?
Josh Fore. C’est un titre qui parle d’une démarche que tu peux avoir, tu te lèves et tu réfléchis à ce que tu es. Tu t’aperçois que tu n’aimes pas la direction que ta vie prend, ce qui t’entoure. C’est essayé et arrivé à trouver le positif dans tout cela. Je vis cette situation mais je ferai n’importe quoi pour en sortir. C’est ce genre de sentiment qui nous anime, on développe le côté positif de la situation. C’est un texte très sombre mais où tu essayes de se sortir d’une mauvaise situation.
Est-ce qu’il y a un titre dont tu te sens plus proche émotionnellement au niveau du thème abordé ?
Josh Fore. Je dirai « I’m Not Right » c’est très personnel mais il y a aussi « Never Listen » et « Sick Of You ». C’est une de mes préférés, il y a toujours beaucoup de personnes qui entourent un groupe, qui ont des choses à dire et qui parfois essaye de nous faire chuter. C’est une chanson que j’avais envie d’écrire à propos de ces gens qui veulent nous faire tomber, c’est un sujet qui m’est très personnel.
As-tu été surpris par le succès phénoménal de « I’m Not Right » ?
Josh Fore. Je ne dirais pas surpris parce que c’est ce que nous espérons tous mais tu ne sais jamais ce qui peut arriver. On a sorti ce single pendant la pandémie et cela a dépassé tout ce que l’on pouvait imaginer. On a eu des millions de vues très rapidement, on était sur Spotify (Ndr : ce morceau leur a permis de se retrouver, en moins de 24 heures, en cover et en tête de la playlist "New Blood" de Spotify), on avait l’espoir d’avoir fait bien mais ça a été beaucoup plus loin que l’on pensait. On a surfé sur cette chanson pendant neuf mois puis on a sorti « You Never Listen » et en deux semaines ça a été très vite aussi. Mais avec « I’m Not Right » on a commencé à être un groupe Heavy et en quelques mois on est devenu beaucoup plus mainstream, on passait sur les Radios Classics Rock et ça nous a amener d’autres fans issus d’un autre univers.
Est-ce que la pandémie a eu un impact sur la conception de cet opus ?
Josh Fore. Oui cet album a été fait en Septembre/Octobre 2019 afin de le terminer à la fin de cette année. Au début de l’année 2020 tout était prêt, tout a été fait avant la pandémie. Ensuite le problème était de savoir quand nous pourrions sortir cet album, on ne savait pas. Mais on est heureux de l’avoir sorti et de constaté que ça a fonctionné.
Est-ce qu’effectuer le choix des singles a été difficile ?
Josh Fore. Oui c’est très difficile, tu ne sais pas quoi choisir et quel est le bon single qui pourrait correspondre au moment. On demande à des amis proches, on leur fait écouter les morceaux pour savoir ce qu’ils en pensent. On a choisi le titre qui ouvre l’album et on a fait le bon choix. Mais cela a été compliqué de décider car chacun avait son avis. Finalement on a choisi « I’m Not Right », on voulait un morceau très Heavy, en suite on a opté pour « You Never Listen ».
Pourquoi avoir appelé cet album Unstable selon toi qui est instable ?
Josh Fore. Tout le monde est instable, c’est une expression qui va bien aux autres mais qui nous convient aussi. La pochette représente bien ça avec cet enfant au regard perdu et ce docteur juste
derrière lui. La question est qui est vraiment instable le docteur ou l’enfant.
Comment est née ta passion pour le Metal ?
Josh Fore. J’ai beaucoup été marqué par METALLICA et GREEN DAY. Je regardais leur performance live en permanence et j’écoutais leurs albums. Pour moi le Black album de METALLICA à été une révélation et m’a fait découvrir le Metal. C’est comme ça que j’ai apprécié la guitare, je jouais dans ma chambre non-stop tous ces morceaux. Ensuite au fil des années j’ai découvert des groupes plus Heavy TRIVIUM, GODJIRA mais j’ai aussi écouté de la Pop.
Tu as débuté très jeune ?
Josh Fore. Oui je crois que j’avais 12 ans, on était toute une bande, on appréciait la musique, on jouait de la guitare. C’était en 2007, j’étais au collège c’est là que j’ai rencontré les autres membres du groupe. Notre rêve était de faire du Rock, on a débuté ainsi. On a grandi musicalement ensemble. On était tout le temps ensemble. On jouait le weekend, on donnait de petits concerts locaux, on cherchait des dates nous-même. On jouait pour peu de personnes, dans des bars ou autres. On a tout fait ensemble pas à pas et ça été très amusant de progresser et de grandir ensemble, d’élargir nos horizons.
25 Mars 2021.
Pascal Beaumont